8 juin 1999

L?INDÉPENDANCE, LES AGRESSIONS CONTRE LA PRESSE SE MULTIPLIENT


À l’occasion d’un référendum organisé par les Nations Unies, le peuple du Timor
oriental décidera le 8 août prochain de son statut politique en choisissant entre
l’intégration à l’Indonésie et l’indépendance. En attendant le scrutin, on assiste à une escalade de la violence entre les milices pro-indonésiennes et la population locale, surtout ceux qui sont pressentis comme favorables à l’indépendance. Pour les journalistes locaux et étrangers, les conditions sont devenues extrêmement dangereuses. Selon la Pacific Islands News Association [Association des médias des Îles du Pacifique] (PINA), des journalistes ont été stoppés de force et empêchés de se rendre dans certaines régions du Timor oriental où des massacres auraient été commis par les forces pro-indonésiennes. La PINA rapporte également que des journalistes ont été agressés. Dans un cas au moins, des journalistes étrangers ont été la cible de jets de pierres et de menaces de mort. Pour contrer ces dangers, des organisations de journalistes indonésiens et australiens envisagent d’ouvrir un bureau sur la sécurité des médias au Timor oriental.

Dans un rapport sur la situation de la presse en Indonésie, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) signale que les milices favorables à l’intégration à l’Indonésie ont agressé et menacé des reporters et des photographes. Lors d’un incident, le 17 avril, Salvador Ximenes Soares, l’éditeur de l’unique journal du Timor oriental, le “Suara Timor Timur”, a dû suspendre la publication pendant plusieurs semaines après le saccage des bureaux du journal et la destruction de son équipement par des membres des milices pro-indonésiennes.

Les Nations Unies ont demandé récemment aux autorités indonésiennes de prendre des mesures contre les responsables des menaces contre les journalistes et son personnel. Dans un échange avec le ministre indonésien de l’Information, Yunus Yosfiah, lorsque le CPJ lui a demandé s’il entendait prendre quelque disposition que ce soit au nom des médias contre les milices, le ministre a répondu “il n’y a pas de traitement spécial pour les journalistes, ici”.