21 mai 2009
Vol. 08 - 1999 No. 24 (29 juin 1999)
Cambodge
Malgré lâétroitesse de son marché, la presse de langue anglaise du Cambodge contribue à la libre expression dans le pays. Telle est la constatation de lâInstitut international de la presse (IIP) dans son âIPI Reportâ (deuxième trimestre de 1999). Nés sous les auspices des Nations Unies au début des années 90 après des décennies de guerre, le âCambodia Dailyâ et le âPhnom Penh Postâ sont les deux seuls journaux indépendants, à propriété américaine, en Asie du Sud-Est. Dans le âIPI Reportâ, David Lamb affirme que le lectorat des deux journaux sâétend aux fonctionnaires du gouvernement et aux diplomates, journalistes, investisseurs, décideurs politiques et autres Cambodgiens qui lisent lâanglais, au pays et à lâétranger.
Colombie
La liberté de la presse bat sérieusement de lâaile en Colombie, mais le gouvernement sâest engagé à faire enquête, rapportent Reporters sans frontières (RSF) et la Société interaméricaine de la presse (SIP). RSF a fait parvenir le 23 juin une lettre au Président de la Colombie, Andrés Pastrana, pour lâinviter à donner suite à ses récents engagements de poursuivre et dâapprofondir les enquêtes sur les crimes commis en toute impunité contre les journalistes. âDepuis 1995, dit RSF, dix-huit journalistes ont été assassinés, neuf médias ont été la cible d'attentats ou de tentatives d'attentat à la bombe, vingt journalistes ont été enlevés, au moins une quinzaine d'autres ont été menacés et, enfin, deux ont dû trouver refuge à l'étranger.â D'après la Fondation pour la liberté de la presse (Fundacion para la libertad de prensa), cent vingt journalistes au total ont été tués en Colombie au cours des vingt dernières années. Lors du sommet entre lâUnion européenne et lâAmérique latine les 28 et 29 juin à Rio, RSF a appelé à la fin de lâimpunité des crimes contre les journalistes.
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, le nouveau projet de loi sur la liberté de lâinformation nâest pas assez transparent, peut-on lire dans un rapport dâARTICLE 19 publié le 22 juin. Intitulé âThe Publicâs Right to Know: Principles on Freedom of Information Legislationâ [Le droit du public de savoir: principes concernant la législation sur la liberté dâinformation], ce rapport définit âun ensemble de normes internationales et comparatives sur lâaccès à lâinformation, que possèdent les corps publicsâ. Selon le directeur général dâARTICLE 19, Andrew Puddephatt, âla force du droit du public de savoir constitue un bon indice de la santé de la démocratie. La comparaison à lâéchelle internationale montre que ce projet de loi est trop vague et trop prudent. Il est encore moins progressiste que les projets de loi sur la liberté dâinformation rendus publics récemment par des démocraties émergentes comme la Moldavie et la Bulgarie. Le projet de loi prévoit des exceptions encore plus étendues que celles qui sont en vigueur depuis presque vingt ans dans des pays comme le Canada, la Nouvelle-Zélande et lâAustralie.â selon ARTICLE 19, le gouvernement britannique affirme que le projet de loi constitue âune mesure radicale qui prévoit pour les personnes qui demandent des renseignements des droits nets et bien affirmés en ce qui concerne lâaccès à lâinformation, et un régime de mesures strictes pour faire appliquer la loiâ.
International
Afin de marquer la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture, le 26 juin, le groupe Reporters sans frontières (RSF) a publié un rapport intitulé "Birmanie, Soudan, Syrie et Turquie : la torture comme moyen de censure". Ce rapport indique que neuf journalistes ont été torturés en 1998 par les forces de l'ordre en Turquie, et que le journaliste Aydogan Inal a subi le même sort en mars dernier. En Syrie, onze journalistes ont été victimes de mauvais traitements caractérisés. En mai, Mohammed Abdel Sid, correspondant à Khartoum du quotidien "Asharq Al-Awsat", a subi des brûlures à un pied pendant sa détention. En Birmanie, Win Tin, rédacteur en chef du quotidien "Hanthawathi", a été enfermé pendant plusieurs semaines en 1995 dans une niche à l'intérieur de l'enceinte de la prison. RSF fait aussi observer que la torture est pratiquée au Zimbabwe, où les journalistes Mark Chavunduka et Ray Choto, du "Sunday Standard", ont été torturés en prison pendant deux jours en janvier dernier, pendant lesquels on leur a infligé des sévices physiques et psychologiques. De plus, remarque RSF, "au Nigéria, sous la dictature du général Abacha, au moins quatre journalistes ont été emprisonnés dans des conditions inhumaines et dégradantes".