28 septembre 1999
DEUX JOURNALISTES SONT ASSASSINÃS
Plusieurs groupes de défense de la liberté de la presse, dont lâAlliance des journalistes indépendants (AJI) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), rapportent que le journaliste pigiste
néerlandais Sander Thoenes et le journaliste indonésien Agus Muliawan ont été asssassinés au Timor oriental les 22 et 25 septembre, respectivement.
Le cadavre de Thoenes, qui collaborait au âUK Financial Timesâ, au âVrij Nederlandâ et au âChristan Science Monitorâ, a été retrouvé le 22 septembre. Thoenes, qui a été vu vivant pour la dernière fois le 21 septembre, a été intercepté par un groupe de soldats indonésiens à un barrage routier installé près de Becora à Dili, précise la FIJ. Pour sa part, lâAJI a demandé au gouvernement indonésien de mettre sur pied une commission pour enquêter sur les circonstances qui ont entouré sa mort; elle
demande en outre âà toutes les parties au conflit du Timor oriental, surtout à lâarmée indonésienne, de garantir la sécurité des journalistes en mission sur place, de respecter la loi et lâordre et de défendre
les droits de la personneâ. Depuis le référendum du 30 août, les journalistes sont au nombre des personnes visées par les milices soutenues par lâarmée indonésienne.
Plus récemment, rapporte le CPJ, le journaliste Agus Muliawan, qui était rattaché à lâagence de presse Asia Press International, dont le siège est à Tokyo, faisait partie dâun groupe de neuf personnes
massacrées par des soldats indonésiens. Le 25 septembre, la camionnette transportant le groupe est tombée dans une embuscade tendue par des soldats indonésiens dans la ville de Com. Les neuf personnes se rendaient à Baucau pour évaluer les besoins humanitaires de la région. Dâaprès le CPJ, le groupe comprenait âle dirigeant de lâorganisme dâaide catholique Caritas, deux étudiants dâun séminaire des environs, deux religieuses, deux assistantes des religieuses et le chauffeurâ. Muliawan
était au Timor oriental depuis plus de deux mois, où il préparait un documentaire sur âFalintilâ, le groupe de guérilla pro-indépendance le plus important du Timor oriental. Le CPJ signale que les troupes du contingent international sont arrivées le 28 septembre à Com et quâelles y ont arrêté
quinze personnes soupçonnées dâêtre mêlées au massacre.
Les décès de Thones et de Muliawan constituent la confirmation que les journalistes courent encore des risques, même sâil y a un contingent des Nations Unies sur place. La FIJ demande aux Nations
Unies de contribuer à la sécurité des journalistes. âLa communauté internationale doit assurer aux journalistes des conditions minimales de sécurité. Il est inacceptable de la part du commandant du contingent, Peter Cosgrove, de dire quâil ne peut rien faire pour la presse. Le rôle des journalistes au Timor oriental est vital et mérite une protection minimale.â Le Bureau de sécurité à lâintention des journalistes et des médias du Timor oriental (SOMET), que la FIJ a mis sur pied, a continué Ã
fonctionner à Djakarta et à Sydney mais reviendra à Dili le plus tôt possible. De plus, le 27 septembre, le groupe Human Rights Watch (HRW) a demandé à la Commission des droits de lâhomme des Nations Unies (CDH) âde créer une commission dâenquête internationale sur les crimes contre
lâhumanité qui pourraient avoir été commis au Timor orientalâ.