2 novembre 1999
à DES JOURNALISTES DE COLOMBIE, DE CUBA, DU KOSOVO ET DU PAKISTAN
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a annoncé les lauréats de ses prix internationaux de la Liberté dâexpression pour 1999, qui seront décernés le 23 novembre à New York, aux Ãtats-Unis. Ce sont : Joel DÃaz Hernández de Cuba, Baton Haxhiu du Kosovo, Jugnu Mohsin et Najam Sethi du Pakistan et MarÃa Cristina Caballero de la Colombie. âLes récompenses, dit le CPJ, ne rendent pas honneur quâà ces cinq courageux journalistes qui ont affronté la prison, les mauvais traitements et même la mort, rien que pour avoir fait leur travail; elles jettent la lumière sur les ennemis de la liberté de la presse et de la démocratie dans de nombreuses régions du monde.â Le chef de production de lâémission de télévision américaine â60 Minutesâ, Don Hewitt recevra quant à lui le prix commémoratif Burton-Benjamin pour âsa carrière distinguée passée à défendre la liberté de la presseâ.
MarÃa Cristina Caballero, qui a reçu des menaces de mort pendant quâelle travaillait comme directrice de lâhebdomadaire âSemanaâ, de Bogotá, sâest réfugiée récemment aux Ãtats-Unis où elle rédige un ouvrage sur la guerre civile en Colombie. Les journalistes continuant dây être visés, Mme Caballero soutient que âla meilleure chance de paix en Colombie, câest dâavoir une presse libre et sans entraves, capable dâouvrir ses pages et dâêtre un forum de dialogue et de discussionâ. Dâaprès le CPJ, quarante-cinq journalistes ont été tués en Colombie depuis 1988.
Toujours en prison, Joel DÃaz Hernández a été arrêté le 18 janvier et accusé dâêtre âdangereuxâ pour avoir fondé une agence de presse indépendante à Cuba. Selon le CPJ, DÃaz Hernández a purgé huit mois de détention au secret. Il est connu pour son âgrand courage, sa ténacité et sa finesse dâinvention à utiliser internet pour contourner la censureâ dans le travail quâil consacre à contrer la âcampagne de suppression de la liberté dâexpressionâ que mène le gouvernement cubain.
Baton Haxhiu, rédacteur en chef du journal âKoha Ditoreâ de Pristina, au Kosovo, continue de recevoir des menaces de mort à cause de sa couverture âprovocatriceâ des conflits au Kosovo, y compris les récents bombardements aériens de lâOTAN. Pendant les bombardements, Haxhiu sâest enfui en Macédoine, où il a continué à publier le âKoha Ditoreâ pour les réfugiés. Encore récemment, Haxhiu a été désigné comme âtraîtreâ par le groupe de médias affilié à lâArmée de libération du Kosovo.
Najam Sethi et sa femme Jugnu Mohsin, qui sont respectivement directeur de la rédaction et éditrice du âFriday Timesâ du Pakistan, subissent les contrecoups de leurs efforts en vue de défendre la liberté dâexpression et de démasquer la corruption du gouvernement. En mai, Sethi a été détenu pendant un mois sans que des accusations ne soient portées contre lui; et pendant ce temps, il a été agressé par des agents du gouvernement. Malgré les pressions exercées sur elle, sa femme Mohsin a continué à faire paraître le âFriday Timesâ et a mené une vaste campagne en vue dâobtenir la libération de son mari. Depuis dix ans, le journal défie les divers gouvernements qui se sont succédé sur les questions liées à la corruption.