D'après les informations recueillies par RSF, des agents de la garde présidentielle et des forces de l'ordre menacent verbalement quasi quotidiennement des journalistes de la presse indépendante. Il est par ailleurs très difficile pour ces derniers de trouver des places à l'intérieur de la salle d'audience, car elles sont réservées en priorité aux journalistes de la presse officielle.
Le 2 juin, Rodrigo Angue Nguema, correspondant de l'Agence France-Presse (AFP), de la BBC et de la PanAfrican News Agency (PANA), n'a pas pu assister à la neuvième audience du procès. Des policiers et des agents de la sécurité présidentielle lui ont interdit l'accès à la salle du tribunal parce que le journaliste avait emprunté un trottoir "interdit" par la police. Le journaliste avait pourtant montré sa carte de presse aux policiers.
La veille, Nguema et Pedro Nolasco Ndong, président de l'Association de la presse de Guinée équatoriale (APSOGE), avaient été menacés par des membres de la sécurité présidentielle de se voir interdire l'accès au tribunal s'ils continuaient à "avoir des contacts" avec les accusés. Selon Nguema, on lui reproche de s'intéresser de trop près aux violences subies par les prévenus.
Le 29 mai, un photographe du journal indépendant "La Opinion", avait eu son matériel confisqué par les forces de l'ordre.
Le 23 mai, RSF avait déjà fait part au chef de l'Etat de ses inquiétudes vis-à-vis de la dégradation constante de la situation de la liberté de la presse en Guinée équatoriale. Le 22 mai, le vice-ministre de l'Information avait annoncé son intention d'obliger les correspondants de la presse étrangère à se munir d'une accréditation officielle délivrée par le ministère. Cette accréditation temporaire serait obligatoire et renouvelable "selon les cas" (consulter l'alerte de l'IFEX du 24 mai 2002).