Par ailleurs, au moins deux journalistes - Milkias Mihretab, le directeur de "Keste Debena", et Semere Teazaz, l'un de ses reporters - ont fui le pays pour se réfugier au Soudan. Mihretab avait été détenu, dans des conditions très pénibles, d'octobre 2000 à février 2001.
RSF rappelle que les journaux privés avaient annoncé, le 18 septembre, l'arrêt de leur parution jusqu'à nouvel ordre, en raison d'une décision gouvernementale. Depuis le 19 septembre, aucun journal privé n'est paru dans le pays. Cette suspension sine die était intervenue le même jour que l'arrestation, dans la capitale, de sept anciens ministres et généraux.
Dans leur réponse à un précédent communiqué de RSF, le 19 septembre, les autorités érythréennes avaient mis en doute les affirmations de l'organisation à propos de l'existence de la censure dans ce pays. RSF confirme que jusqu'en novembre 1999, les journaux devaient faire viser chaque article par un bureau installé au ministère de l'Information. RSF dispose de documents et de témoignages indiscutables. La presse indépendante n'a véritablement pris son essor qu'après la levée de cette censure.