En début d'après-midi, le 27 septembre, une trentaine de policiers ont fait irruption dans les locaux de la chaîne Odishi, qui retransmet les émissions d'information de la chaîne indépendante Rustavi 2 à Zugdidi. Les policiers ont agressé des journalistes et des techniciens, dévasté le matériel vidéo et informatique. Des témoins ont reconnu Robert Chikobava, chef adjoint de la police provinciale, et Beglar Ponia, chef adjoint de la police du district de Zugdidi, parmi les agresseurs. D'après le directeur d'Odishi, Levan Kobalia, Elgudja Zamburia, le chef de la police régionale était également présent.
Le matin, les chaînes Rustavi 2 et Odishi (qui rediffuse certaines émissions de Rustavi 2), avaient diffusé un reportage de la journaliste Gogokhia sur une intervention violente des forces spéciales de police à Zugdidi. Celles-ci dispersaient une manifestation des habitants qui protestaient contre le transfert à Tbilissi de quatre personnes soupçonnées d'avoir tué un policier, Simon Marmania.
Une heure après le premier incident, quatre policiers se sont rendus au domicile de la journaliste Gogokhia et, ne la trouvant pas, s'en sont pris à sa mère et à son fils de dix ans. Les policiers les ont frappés et ont tenté d'enlever l'enfant. Des voisins, qui ont assisté à la scène, ont empêché l'enlèvement et entendu les policiers dire à la mère qu'elle recevrait la tête coupée de sa fille. D'après la journaliste, ils ont menacé sa famille de mort si un reportage programmé par Rustavi 2 deux jours plus tard était diffusé. Il ont ajouté que, contrairement à Géorgiy Sanaya, présentateur vedette de Rustavi 2 assassiné le 26 juillet 2001, son corps ne serait jamais retrouvé. Ce deuxième reportage, diffusé le 29 septembre, incriminait Ponia, le chef adjoint de la police du district de Zugdidi, dans un trafic de carburants.