27 avril 2011

Les membres de l'IFEX rendent hommage aux photojournalistes qui ont perdu la vie la semaine dernière


Les réalisateurs de « Restrepo » Sebastian Junger (à gauche) et Tim Hetherington (à droite) au poste Restrepo de la Vallée de Korengal, en Afghanistan, en 2007
Les réalisateurs de « Restrepo » Sebastian Junger (à gauche) et Tim Hetherington (à droite) au poste Restrepo de la Vallée de Korengal, en Afghanistan, en 2007
Tim Hetherington

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Les photographes de guerre Chris Hondros et Tim Hetherington ont été tués la semaine dernière tandis qu'ils couvraient les combats entre les forces pro-Kadhafi et les rebelles pour le contrôle de la ville libyenne de Misrata. Deux autres journalistes, Guy Martin, un Anglais qui travaille pour l'agence de photos Panos, et Michael Christopher Brown, photojournaliste chez Corbis, ont été blessés gravement par le même tir de mortier. Les membres de l'IFEX ont rendu hommage aux journalistes et mettent régulièrement à jour les nouvelles sur la situation de la libre expression en Libye.

Hetherington a remporté plusieurs récompenses distinguées, dont le Prix mondial de la Photo en 2007 pour sa couverture des conflits au cours de la dernière décennie. Il a aussi co-réalisé « Restrepo », un documentaire mis en nomination pour un Oscar, qui traite des soldats des États-Unis en guerre en Afghanistan.

Au fil des ans, Human Rights Watch a travaillé avec Hetherington sur un certain nombre d'histoires portant sur les droits de la personne, notamment lors d'assignations au Darfour, au Tchad et au Sri Lanka. « Tim Hetherington était beaucoup plus qu’un correspondant de guerre », a dit Kenneth Roth, directeur général de Human Rights Watch, dans l'hommage qu'il lui a rendu. « Il avait un talent extraordinaire pour documenter, avec un style imagé et plein de compassion, les drames humains qui se cachent derrière les manchettes. »

« C'est une perte dévastatrice pour beaucoup d'entre nous sur le plan personnel », a déclaré Roth. « Mais c'est aussi une perte dévastatrice pour la communauté des droits de la personne. Son travail a rehaussé la visibilité de nombreux conflits oubliés dans le monde. Le legs que constituent ses photographies exceptionnelles saura inspirer ceux qui marcheront dans ses pas. »

Human Rights Watch offre aussi sur son site des séquences vidéos du travail de Hetherington. On peut les voir ici : http://www.hrw.org/en/news/2011/04/20/tribute-tim-hetherington
Chris Hondros, Carolyn Cole, un combattant rebelle et Nic Bothma, au Libéria
Chris Hondros, Carolyn Cole, un combattant rebelle et Nic Bothma, au Libéria
Nic Bothma via CPJ
Pour sa part, Hondros était un photographe primé qui travaillait pour Getty et avait couvert l'Irak, la Cisjordanie, la Sierra Leone, le Kosovo et l'Afghanistan. Il a été mis en nomination en 2004 pour un prix Pulitzer pour son travail au Libéria, et il a remporté la Médaille d'Or Robert Capa de l'Overseas Press Club of America pour son « courage et son initiative exceptionnels » en Irak.

Mais les gens qui paraissent dans ses photos étaient plus que des sujets, a dit Nic Bothma, chef photographe pour l'Afrique de l'Ouest à l'Agence européenne Pressphoto et ami de Hondros, dans un hommage affiché par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ). Après la fin de la guerre au Libéria, il a trouvé le commandant de la milice qui était sujet de l'une de ses photos les plus célèbres, l'a inscrit dans une école et a payé ses droits de scolarité.

Vous pouvez voir une exposition de quelques-unes des photos de Hondros prises dans certains des endroits les plus traîtres du monde sur le blogue du CPJ, à http://www.cpj.org/blog/2011/04/chris-hondros-images-of-life-and-death.php

Deux autres journalistes ont été tués cette année dans le conflit en Libye. Mohammed al-Nabbous, fondateur de la télévision en ligne « Libya Al-Hurra », a été tué le 19 mars tandis qu'il couvrait en direct à la radio un combat à Benghazi. Le cameraman Ali Hassan al-Jaber a été atteint de projectiles le 13 mars lorsque son équipe d'Al Jazira a été prise en embuscade près de Benghazi.

Le CPJ a documenté plus de 80 attaques contre la presse depuis le début des troubles politiques en Libye en février dernier. Au moins six journalistes locaux sont portés disparus alors qu'abondent les rumeurs selon lesquelles ils seraient détenus par les forces de sécurité. Il y a également un journaliste international et deux travailleurs de soutien des médias dont on est sans nouvelles. Cliquer ici pour consulter la liste des violations dressée par le CPJ: http://www.cpj.org/blog/2011/04/journalists-under-attack-in-libya.php

Replacer dans leur contexte les questions de libre expression.

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