Selon les informations recueillies par RSF, le quotidien "El Nuevo Diario" a dénoncé le 29 juin 2001, la suppression, par le gouvernement du président Alemán, de la publicité publique publiée dans ses colonnes depuis la mi-juin. D'après le journal, les autorités ont également ordonné l'annulation de plusieurs abonnements de ministères et d'institutions publiques à la publication. Le gouvernement n'a donné aucune explication sur ces deux mesures dont la simultanéité a été qualifiée de "pur hasard" par la porte-parole de la présidence, Martha McCoy. Selon le quotidien, ces mesures ne viennent pas sanctionner un article précis mais constituent une "réaction à ses positions critiques et à sa constante dénonciation de la corruption". Rappelant qu'"El Nuevo Diario" a été contraint de réduire ses achats de papier et le nombre de ses pages, son rédacteur en chef, Francisco Chamorro, a dénoncé l'intention du président Alemán de "faire disparaître le journal".
Le 24 août 2000, le quotidien "La Prensa" avait dénoncé la discrimination dont il était l'objet dans l'attribution de la publicité publique après avoir constaté une nette diminution de celle-ci dans ses pages. Le journal parlait d'un "châtiment publicitaire" infligé par le gouvernement. En octobre 1999, Jaime Chamorro, le directeur du quotidien, avait déjà affirmé que le quotidien "La Noticia", proche du pouvoir, recevait 25 % des budgets publicitaires de l'Etat alors qu'il ne représentait que 1,43 % du lectorat. "La Prensa", qui constitue 57 % du lectorat, recevait 34 % de ces budgets.