Au Panama, des lois sur l'"outrage" donnent le pouvoir à certains représentants de l'Ãtat d'ordonner, sans aucun procès, l'incarcération d'un journaliste pour avoir manqué de respect à leur fonction. Les sanctions vont de trois jours de prison en cas d'outrage à un fonctionnaire municipal, à deux mois en cas d'outrage au président de la République. Le directeur du quotidien "El Siglo", Carlos Singares, avait ainsi été incarcéré huit jours, fin juillet 2000, pour ce motif. L'ordre avait été donné par José Antonio Sossa, procureur général de la Nation, qui reprochait au journal la publication des déclarations d'un avocat l'accusant de pratiques pédophiles (consulter les alertes de l'IFEX des 27, 21 et 7 juillet, 30 et 26 juin et 31 mai 2000).
Au cours d'une mission au Panama en juillet 2000, Santiago Canton, rapporteur spécial pour la liberté d'expression de l'Organisation des Etats américains (OEA), avait condamné les lois sur l'outrage en vigueur au Panama, en soulignant que l'absence de tout jugement viole la Convention américaine des droits de l'homme.