Le 3 avril, l'entrepreneur australien Rod Mitchell et l'économiste naturalisé papou Mike Manning ont comparu devant le Comité des prérogatives parlementaires pour avoir critiqué le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Dans un article intitulé "La PNG, au bord du précipice", Manning, directeur de l'Institut des affaires nationales de Papouasie Nouvelle-Guinée, avait décrit ce pays comme une nation profondément corrompue, dotée de services inefficaces et d'une criminalité grandissante, et de ce fait proche de la crise économique. De son côté, les critiques de Mitchell, directeur d'un fonds de retraites, à propos de la corruption avaient été rapportées dans plusieurs journaux australiens.
Le Comité des prérogatives parlementaires a présenté un projet de loi destiné à permettre la poursuite en justice de toute personne ayant publiquement critiqué le gouvernement. Les commentaires qui ternissent la dignité et l'intégrité du Parlement sont également visés par ce projet. Cette nouvelle législation devrait "modifier les lois existantes afin de dissuader les personnes qui publient des articles diffamants", comme l'a expliqué Nick Kuman, président de ce Comité.
Cette annonce a déclenché une vague de protestations des journalistes et des diplomates. "C'est la chose la plus effrayante que j'ai jamais vue dans ma carrière de journaliste", a déclaré Bob Howarth, directeur du quotidien "Post-Courier".
La position du gouvernement face à ce projet de loi reste pour l'heure incertaine. Un porte-parole du Premier ministre Somare a déclaré, le 6 avril, que ce projet ne correspondait pas forcément aux idées du gouvernement. Mais, dans la même déclaration, le porte-parole affirmait que les médias devaient faire preuve de responsabilité en évitant de publier des informations qui pourraient se révéler négatives pour la nation.
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